Découverte: Etudiant.e.s d’hier, Jean Moulin

On connaît toutes et tous une rue, une place, un collège ou un lycée qui porte son nom. On connaît aussi le grand résistant entré au panthéon. Mais qui connaît Jean Moulin, l’étudiant montpelliérain ?

Dans la Grand’ rue, qui porte désormais son nom, une plaque rappelle aux passant.e.s cet illustre riverain mais c’est sa soeur, Laure, qui nous renseigne le mieux sur la jeunesse de Jean Moulin.

Né à Béziers en 1899, il bénéficie d’un environnement familial propice à un

engagement futur. Son père, Antonin, est professeur ; il écrit de la poésie en français et en occitan. Il est surtout engagé en politique Républicain radical, il sera élu conseiller général de l’Hérault.

La vie d’étudiant de Jean Moulin commence en 1917 lorsqu’il s’inscrit à la faculté de Droit de Montpellier, où sa sœur étudie déjà l’anglais à la faculté des Lettres. Passionné par le dessin, son père lui déconseille de suivre cette voie, trop risquée selon lui. Il est mobilisé quelques mois avant l’armistice mais revient rapidement à Montpellier continuer ses études sans avoir participé aux combats.

Grâce aux relations de son père, il obtient un poste à la préfecture. Un revenu de 100 francs par mois lui permet de payer ses repas et sa chambre. Le soutien des parents, puis une indemnité après la guerre, font le reste. Il mène alors une vie d’étudiant montpelliérain des plus classiques, ou presque. Avec ses amis de Béziers, il fonde la « Confrérie de Sainte Agathe », patronne dont la fête tombe au début du Carnaval. Ensembles, ils sortent : à la plage, à « l’Eldo », une salle de spectacle qui faisait alors office de QG pour les étudiants de la ville.

Il s’engage à l’UGEM (Union Générale des Étudiants de Montpellier, c’est le nom porté par l’AGEM entre 1907 et 1924) dont il est membre du comité et publie régulièrement des dessins dans… L’Écho des Étudiants ! En 1921, il est au premier rang de deux événements majeurs pour le monde étudiant montpelliérain : le Xe congrès national des étudiants qui se tenait à Montpellier, et pour lequel il proposera une affiche, et le septième centenaire de la faculté de médecine (cet article est terriblement d’actualité !) en présence d’Alexandre Millerand, président de la République. Entre ses fonctions à la préfecture et son engagement à l’AGEM, Jean Moulin est sur tous les fronts.

C’est aussi en 1921 que Jean Moulin obtient sa licence de droit, terminant ainsi son parcours montpelliérain. Fort de son expérience et de ses relations à la préfecture de l’Hérault, il est nommé chef de cabinet du préfet de Savoie. Après plusieurs postes de sous-préfet (Albertville, Châteaulin, Thonon- les-Bains), il est nommé secrétaire général de la préfecture de la Somme puis, en 1937, préfet de l’Aveyron et, en 1939, préfet d’Eure- et-Loir où il est directement confronté aux conséquences du début de la Seconde Guerre Mondiale avec le dénouement que l’on sait, bien loin de sa vie d’étudiant Montpellier.

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