Ce mois-ci, nous nous tournons vers un lieu essentiel de la politique sanitaire montpelliéraine du XVII°siècle au XX° siècle : l’Hôpital Général.
À partir de 1662, Louis XIV fait construire des hôpitaux généraux dans les grandes villes de son royaume. Plus qu’aux soins, ils sont destinés à « loger, enfermer et nourrir les pauvres mendiants invalides et les enfants orphelins ou nés de parents mendiants ». À Montpellier, on décide de l’installer au bord du Verdanson, à la sortie de la ville (devant l’actuelle place Albert 1er).
Dans une ville fortement marquée par les guerres de religions, l’hôpital général a aussi pour fonction de marquer, notamment dans l’espace, le retour de la présence royale.
Avec sa chapelle il est aussi voué à « christianiser » une population encore fortement imprégnée par les idées et la foi protestantes. On y ajoute progressivement une aile pour les femmes, un bâtiment pour les incurables, un asile et une maternité. La chapelle est agrandie dès le XVIII° siècle. On compte jusqu’à 680 personnes accueillies en 1750.
À partir du XIX° siècle, la médecine se fait une place au sein de l’hôpital général qui devient peu à peu un hôpital au sens qu’on l’entend aujourd’hui, mission jusqu’alors réservée à l’hôtel Dieu. Construite dans les années 1930, la Clinique Saint Charles donne un bel exemple de patrimoine architectural du XX° siècle, aujourd’hui transformé en logements. Dans la deuxième moitié du XX° siècle, l’hôpital est désaffecté mais ses bâtiments sont peu à peu réhabilités.
Outre les logements dans l’ancienne clinique Saint Charles des années 1930, la chapelle devient la Maison des Chœurs, une infrastructure municipale qui accueille les concerts d’une quarantaine de chorales de la région. Le reste des bâtiments est désormais utilisé par l’université Paul Valéry qui en a fait le site Saint Charles, dédié principalement à la recherche.
Par Edgar Bruel