Aujourd’hui connu dans le monde entier pour son Outrenoir, Pierre Soulages a, lui aussi, été un étudiant montpelliérain. Son parcours d’étudiant est intimement lié aux aléas de la Seconde Guerre Mondiale.
Né à Rodez le 24 décembre 1919, il a, pendant sa jeunesse, plusieurs fois l’occasion de se rendre à Conques où il est fasciné par l’architecture romane de l’abbatiale Ste Foy, dont il réalisera les vitraux dans les années 1990.
En 1939, il quitte Rodez pour Paris, y prépare le concours du professorat de dessin puis l’école des Beaux-Arts qui ne le convainc pas. Il rentre à Rodez.
Mobilisé dans l’artillerie en 1940, il est démobilisé en 1941 et se rend à Montpellier pour y suivre ses études à l’école des Beaux-Arts. Il arrive le 13 février, jour où le maréchal Pétain et le général Franco se rencontraient à la préfecture de l’Hérault. Écœuré, il souhaite repartir mais en est empêché par la situation politique et militaire. C’est ici qu’il rencontre Colette Llaurens, étudiante au Beaux-Arts, qu’il épouse en octobre 1942. Il découvre aussi le musée Fabre : « Le premier musée où j’ai commencé à regarder vraiment de
près les tableaux ».
Il est alors appelé à rejoindre le Service du Travail Obligatoire (STO) qui envoyait les jeunes hommes participer à l’effort de guerre allemand. Pour y échapper, il quitte l’école des Beaux Arts et se réfugie dans l’arrière-pays où il travaille dans les vignes. C’est dans cette propriété viticole qu’il fait la rencontre du poète occitan Joseph Delteil, avec qui il noue une amitié forte. Il ne se remettra à peindre qu’en 1945.
Une fois la guerre terminée Pierre et Colette Soulages décident de quitter Montpellier pour la région parisienne où ils s’installent en 1946. Aujourd’hui, alors que le peintre vient de fêter ses cent ans, il vit à Sète et un musée lui est
dédié dans sa ville natale de Rodez, ainsi que plusieurs salles au musée Fabre de Montpellier, lieu de sa rencontre avec son épouse.